Appel à communication La critique au risque de l’engagement : marges disciplinaires, politiques et scientifiques.


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La critique au risque de l’engagement :

marges disciplinaires, politiques et scientifiques.

Appel à communication en vue de colloque

Université Paris 8 — 5 et 6 juin 2013

Ce colloque de deux journées, organisé par les doctorant-e-s du Centre d’étude sur les médias, les technologies et l’internationalisation (CEMTI, Université Paris 8), a pour objectif de réfléchir la question de l’engagement des chercheurs dans les approches critiques en Sciences de l’information et de la communication (SIC) et plus largement en Sciences humaines et sociales (SHS). Nous accueillons les travaux de jeunes chercheurs en sciences humaines et sociales (doctorant-e-s, docteur-e-s et jeunes maîtres de conférences) comme de chercheurs plus confirmés. Les communications issues du colloque feront l’objet d’une publication dans un ouvrage à comité scientifique.

Argument

Si la question de l’engagement est une préoccupation transversale aux différentes approches critiques, la conception de cette participation intéressée au monde — pour reprendre les mots d’Axel Honneth (2007) — n’en rencontre pas moins des acceptions diverses : selon les contextes socio-historiques, les courants théoriques et les trajectoires des chercheurs, les modalités de l’engagement et les cadres dans lesquels celui-ci se réalise varient. Dans les contextes actuels de mutation des rapports entre les disciplines des sciences sociales, entre institutions publiques et privées, ainsi que des transformations de la médiatisation de ces rapports, notamment par le renforcement des impératifs de communication pour la valorisation des institutions ou encore par l’utilisation de plus en plus intense des blogs et des réseaux sociaux par les chercheurs, ces journées ont comme objectif de regrouper des interventions sur l’étude de l’actualité des formes d’engagement des chercheurs et des cadres qui les rendent possibles du point de vue de la critique.
Les approches critiques, en SIC et plus largement en SHS, postulent toutes un rapport particulier du chercheur à son objet d’étude et à ses méthodes, obligeant celui-ci à considérer sa place d’analyste dans les rapports de production et les phénomènes de domination que ceux-ci engendrent comme point de départ de son analyse. Dans ce cadre, l’engagement du chercheur est une dimension d’importance première, obligeant ce dernier à considérer le rôle de son propre travail dans le maintien éventuel des états existants, dans l’éventuelle pérennisation du status quo. Ainsi les catégories les plus largement utilisées pour critiquer les injustices et les formes de domination, selon les contextes, peuvent véhiculer des cadres normatifs légitimant les phénomènes critiqués. L’engagement doit alors s’accompagner d’une réflexivité indispensable permettant de circonscrire les domaines de validité des énoncés scientifiques ; il s’agit moins d’une introspection du soi par le sujet, que d’une analyse sociologique de la pratique, d’une « réflexivité de méthode » (Bourdieu, 1997 ; 2001) qui est affaire collective car se formant au sein de la discipline scientifique.

Cette réflexivité n’est pas sans rapport avec l’explicitation des rapports entre le chercheur et les acteurs objets de son étude, par la prise en compte des interdépendances entre des sphères d’activité relativement autonomes. Mais cette réflexivité n’est pas sans rapport non plus avec, ce qu’Olivier Voirol (2012, p. 114) décrit comme intrinsèque au courant de pensée de la Théorie critique, la clarification de son point de vue normatif et aussi du « lieu » théorique à partir duquel ce courant parle et critique un monde qui aliène les possibilités d’émancipation. Les approches critiques posent ainsi la problématique de l’engagement d’une manière double : d’une part elles considèrent comme inéluctable la prise de position du chercheur, d’autre part elles pointent les limites de l’autonomisation de la sphère scientifique par rapport à d’autres sphères, notamment politiques et militantes.
Nous invitons donc les chercheurs participant à ces journées à une démarche réflexive consistant à discuter de certaines pratiques d’engagement et à les interroger par rapport aux exigences de la recherche critique, qui affiche une interrogation sur les rapports de pouvoir, la domination et les formes de résistances, tout en cherchant à clarifier le domaine de validité des énoncés scientifiques. Quelles sont les modalités d’engagement des chercheurs « critiques » ? Quelles sont les exigences de ces pratiques d’engagement lorsque l’on cherche à les concilier avec une perspective critique ? Il s’agit de réfléchir sur les apports et les limites des pratiques d’engagement du chercheur, en tant que sujet réflexif,
pour questionner les approches critiques et leurs possibles faux-semblants. Loin de prétendre à l’exhaustivité en la matière, les trois axes choisis cherchent à mettre en perspective trois angles de réflexion sur l’engagement du chercheur critique :

Télécharger l’appel complet : [wpdm_file id=21]

Modalités de réponse à l’appel à communication

Les propositions de communication (jusqu’à 2500 signes comprenant une bibliographie indicative) seront adressées simultanément à Christophe Magis (christophe.magis@univ-paris8.fr), Veronika Zagyi (vercozagyi@yahoo.com) et  Jean-Baptiste Le Corf (jblecorf@club-internet.fr).
La date limite de réception des propositions est fixée au 15 mars 2013. Les auteurs seront notifiés des résultats de la sélection des propositions par le comité scientifique début mai 2013 et les journées d’études se tiendront à l’Université Paris 8 les 5 et 6 juin 2013. Les textes définitifs, compris entre 40 et 45 000 signes, accompagnés d’un résumé de 2000 signes maximum devront être remis au plus tard le 25 octobre 2013 en vue d’une publication au printemps 2014.

Calendrier (rappel)

  • 15 mars 2013 : date limite de réception des propositions,
  • début mai 2013 : retour des évaluateurs,
  • 5 et 6 juin 2013 : colloque,
  • 25 octobre 2013 : réception des versions définitives des textes pour publication.

Comité scientifique

  • Fabien Granjon, Université Paris 8 ;
  • Mohamed Ali Elhaou, Université Lille 3 ;
  • Estelle Ferrarese, Université de Strasbourg ;
  • Laurent Di Filippo, Université de Lorraine ;
  • Éric George, Université du Québec à Montréal ;
  • Miguel Escobar Guerrero, Universidad Nacional Autonoma de Mexico ;
  • Jacques Guyot, Université Paris 8 ;
  • Razmig Keucheyan, Université Paris 4 ;
  • Sarah Labelle, Université Paris 13 ;
  • Tristan Mattelart, Université Paris 8 ;
  • Jacob T. Matthews, Université Paris 8 ;
  • Gérard Mauger, CNRS;
  • Lucien Perticoz, Université Grenoble 3 ;
  • Olivier Voirol, Université de Lausanne ;
  • Sophie Wahnich, CNRS.

Comité d’organisation

  • Jean-Baptiste Le Corf, Université Paris 8 ;
  • Christophe Magis, Université Paris 8 ;
  • Veronika Zagyi, Université Paris 8.

 

 

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